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Dictionnaire insolite de Venise, Lucien d’Azay


Quelle différence entre un dictionnaire insolite et un dictionnaire amoureux ?
J’imagine que cela dépend de qui définit les entrées, l’éditeur ou l’auteur ? Dans les dictionnaires amoureux, la chose est claire : les entrées sont subjectives. J’ai le sentiment qu’ici aussi. Et pourtant, le dictionnaire amoureux de Venise de Sollers (que j’ai lu il y a longtemps déjà) m’avait beaucoup plus… transportée.
En effet, mon avis sur ce petit dictionnaire est plutôt mitigé. Certes j’ai appris des choses et découvert deux ou trois anecdotes sympathiques (Pink Floyd a fait un concert à Venise, il existe un groupe de reggae vénitien, il y aurait un monstre de Venise comme il y a le monstre du Loch-Ness (mais je n’ai trouvé aucune autre information à ce sujet sur le net…), la première femme au monde à avoir eu un diplôme universitaire (j’en avais eu vent dans les sublimes nouvelles vénitiennes) a donné son nom a un cratère sur Vénus…), mais les mêmes choses reviennent trop souvent.
L’auteur reproche à Sollers (à qui il consacre une entrée), de “se contenter du décor”, et de ne pas s’intéresser à l’avenir de la ville, à son péril et à son dialecte !
C’est le reproche que je fais moi à Lucien d’Azay : il y a trop d’entrées sur des mots vénitiens, sur des plats vénitiens, sur des boissons vénitiennes… Une ou deux c’est toujours agréable, mais suffisant. Il y a également beaucoup d’entrées qui sont de simples faits : l’acqua alta, les gondoles et leurs différents attributs, les zattere… que de choses qui n’ont pas grand chose d’insolite pour Venise puisqu’elles sont Venise.
Cela dit, ça ne m’empêchera pas de lire un autre titre de cette collection (les villes et les pays sont divers et variés !) si je venais à partir en voyage dans une des destinations proposées… Comme pour les dictionnaires amoureux, je pense que ce n’est pas l’édition en tant que telle qui est à mettre en cause de ma (légère) déception, mais bien la façon dont l’auteur s’y est pris.
Je vous pousse d’ailleurs fortement à jeter un œil à ces ouvrages. Non seulement l’objet en tant que tel est très beau (la couverture en illustration n’est pas celle finalement choisie par l’éditeur, beaucoup plus raffinée et beaucoup moins clichée), mais cette lecture m’a ouvert de nombreux horizons. J’ai évidemment noté plusieurs titres de films à voir et de livres à lire. Le prochain est “La clef” de Tanizaki. Auteur japonais donc, n’ayant pas grand chose (si ce n’est rien) à voir avec la Sérénissime ! A vous de trouver comment et pourquoi !